27 août 2010

27/08/10

"C'est à Pékin que j'ai compris le saule, pas le pleureur, le saule, à peine incliné, l'arbre chinois par excellence.
Le saule a quelque chose d'évasif. Son feuillage est impalpable, son mouvement ressemble à un confluent de courants. Il y en a plus qu'on n'en voit, qu'il n'en montre. L'arbre le moins ostentatoire. Et quoique
toujours frissonnant (pas le frissonnement bref et inquiet des bouleaux et des peupliers), il n'a pas l'air en lui-même, ni attaché, mais toujours  voguant et nageant pour se maintenir sur place dans le vent, comme le poisson dans le courant de la rivière. C'est petit à petit que le saule vous forme, chaque matin vous donnant sa leçon. Et un repos fait de vibrations vous saisit, si bien que pour finir, on ne peut plus ouvrir la fenêtre sans avoir envie de pleurer."


Henri Michaux , "Un barbare en Asie"

13 août 2010

13/08/10
(...)
je suis allé rencontre qui souffre qui n'en peut plus exaspérée
je suis allé rencontre peuple rencontré dans villes dans villages dans campagnes dans ateliers bureaux
dans écoles dans hôpitaux dans centre rééducation dans maison retraite partout gens qui vivent par travail
par souffrance par rêves par ambitions ces sans grade ces anonymes ces gens
c'est pour eux
je veux être leur
je veux être celui
je veux être leur
je veux être du peuple et non des médias des appareils de tel ou tel
je veux être du peuple parce que des mois j'ai vu le peuple
j'ai vu
j'ai compris
j'ai mesuré
j'ai pris conscience
j'ai pris conscience


ensemble
ensemble
(...)


Emmanuel Adely, "Cinq suites pour violence sexuelle"

5 août 2010

5/08/10
Pointdevue&
images


et si on se donnait
les moyens de passer un bel
après-midi
on pourrait
se promener dans
l'appartement
des étoiles filantes
tomberaient du plafond de
la chambre et
des rires s'échapperaient
du frigo
nos problèmes d'argent
finiraient dans le lave
linge et
nos conversations seraient
plus rapides que dans un
dessin animé


Jean-Marc Flahaut, pour la revue numérique "D'ici Là n°5"