15 juin 2016


"Au fur et à mesure que s’est fait ce dernier voyage

Paysages déjà parcourus, des endroits connus,
Le livre a continué de se construire : d’autres brouillons de poèmes,
Et des rythmes pour organiser l’ensemble, venus
À cause de ce qu’on voit, couleurs précipitées des cabines de camions,
Celles reposées des tapis navajos, ou de Chimayo, autant
Que des choses lues dans des livres, des dépliants,
Ou sur des panneaux (cafés, bords de routes, et les musées)…
Des choses qui sont d’un coup là et que l’œil croit comprendre
Et d’autres qui emportent dans le silence
Au détour d’un geste ou d’un mot, ou parce que le paysage dans son éloignement
N’est déjà plus rien qu’on pourrait raconter »


James Sacré, "Et puis la main reprend son ouvrage", dans « 31 poèmes de L’Amérique un peu »
éditions Contre-Pied