C'était marcher qu'il voulait avancer sur les
chemins dans le vent clair d'été et eût-ce été
l'hiver qu'il eût fait de même marcher sans plus
s'arrêter et parfois la pluie venait avec le vent il
marchait dans la pluie dans le vent tiède le vent
par grandes douces bourrasques
Du doigt ils montraient l'horizon la forêt et plus
haut les landes ajoncs et bruyères et les mares par
centaines ils montraient les plaines et les villes
derrière les plaines
expliquaient ce qu'il y avait de chemin
ce qu'il y avait d'horizons herbe et collines
et disaient par où il fallait passer le grand chêne
aux quatre-chemins ou juste avant les friches la
haie d'aubépines et le sentier des étangs et tout au (...)
Michèle Desbordes, Dans le temps qu'il marchait
(éd. Laurence Teper, 2004)
(éd. Laurence Teper, 2004)