L'homme
accoudé
à la solitude comme
à une barrière, recueillait dans
la profondeur de son ouïe la
naissance des voies nocturnes.
Il entendait les distances,
innombrablement peuplées,
s'émouvoir peu à peu ; elles
semblaient converger vers
son cœur et s'y attacher ;
chaque éveil le long du fil
invisible s'y venait répercuter
et en rythmait les battements.
Et des lointains du ciel,
de chaque astre, par le lait
de la nuit voguait une anxiété
voluptueuse vers son attente.
Jacques Rivière, "Introduction à une métaphysique du rêve"