24 sept. 2017

(72)

la connaissance
que nous croyons avoir de
nous-même
s’échappe vers
une forêt illusoire
s’y tapit
jeune nu(e) bronzé(e) sur
les lourdes feuilles
avant que nous n’atteignions le creux
de la vision diluée au centre
comme si un tendre miroir noir
prenait la place de
la conscience dissout
roue après roue
en mouvement
je ne peux mettre mon nom sur
ce torrent
passe par mes pores


Rosmarie Waldrop, « La route est partout » 1978
trad. Abigail Lang, Éditions de l’Attente, 2011