30 oct. 2017


« C’est un endroit, ce n’est pas un endroit. C’est une onde, pas une onde. C’est une force, pas une force. Une faiblesse. Non. Ça existe. Non. C’est partagé, ce n’est pas partagé. C’est un trou, non pas un trou. C’est la parole et ce n’est pas la parole. C’est dans les corps, ce n’est plus dans les corps. C’est possiblement sur des épaules depuis deux — bien plus — générations. Seulement. C’est possiblement entre les murs et ça les traverse. »

Esther Salmona, « Amenées"
Eric Pesty éditeur, 2017.

18 oct. 2017

13 NOVEMBRE
Naissance de Robert Louis Stevenson

Une pluie tropicale : un trop-plein de violence.
Silhouette vivante : lui revenaient des fragments
décousus du passé sur la carte du monde.

Benoit Casas, "L’agenda de l’écrit »
éditions Cambourakis, 2017

3 oct. 2017

 & 

les rayons du soleil sont ralentis alors qu’ils pénètrent son atmosphère
son atmosphère est dense, presque aussi dense que de l’eau de mer
à peine touchent-ils sa peau, les rayons
(sa peau est blanche)
ils s’incurvent et se mettent à bouger lentement dans son atmosphère, ils gravitent, décrivent des orbes un peu tordus, très libres, c’est reposant de les suivre des yeux
des orbes tranquilles mais pas vraiment prévisibles, un peu à la façon des abeilles dans la chevelure de Lalla
un autre récit, un autre qui écrit l’atmosphère d’une petite fille, une autre petite fille
je pense souvent à Lalla quand je regarde Albertine, quand mon regard  se laisse aller à ses mouvements, aussi libres qu’aigus

les rayons du soleil opèrent dans son atmosphère une sorte de danse des abeilles
je me demande alors ce que donnerait la danse des abeilles si on la traduisait en danse de petite fille
et ce que donnerait la danse des rayons du soleil pris dans l’atmosphère d’Albertine si on la traduisait en danse des abeilles


Juliette Mézenc, Laissez-passer
Éditions de l’attente, 2016