3 oct. 2017

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les rayons du soleil sont ralentis alors qu’ils pénètrent son atmosphère
son atmosphère est dense, presque aussi dense que de l’eau de mer
à peine touchent-ils sa peau, les rayons
(sa peau est blanche)
ils s’incurvent et se mettent à bouger lentement dans son atmosphère, ils gravitent, décrivent des orbes un peu tordus, très libres, c’est reposant de les suivre des yeux
des orbes tranquilles mais pas vraiment prévisibles, un peu à la façon des abeilles dans la chevelure de Lalla
un autre récit, un autre qui écrit l’atmosphère d’une petite fille, une autre petite fille
je pense souvent à Lalla quand je regarde Albertine, quand mon regard  se laisse aller à ses mouvements, aussi libres qu’aigus

les rayons du soleil opèrent dans son atmosphère une sorte de danse des abeilles
je me demande alors ce que donnerait la danse des abeilles si on la traduisait en danse de petite fille
et ce que donnerait la danse des rayons du soleil pris dans l’atmosphère d’Albertine si on la traduisait en danse des abeilles


Juliette Mézenc, Laissez-passer
Éditions de l’attente, 2016