10 sept. 2010

10/09/10
"17 août. Huit heures. — Louis arrive avec le camion. On charge les décombres, les pierres.
On range les bois : planches et madriers. Le Corps a vite chaud. On s’arrête un instant.
Pour souffler. Pour regarder ce qu’on a fait. Et ce qui reste. On bavarde. Nos voix sont en sueur.
Louis s’éponge avec un mouchoir de grand-mère,immense et brodé d’initiales, qui sent la cendre et la pluie.
On écoute ce qui a lieu dehors, ce qui passe. Puis très vite : tout devient silence, tout devient geste. On n’entend plus que nos pelles qui raclent l’inépuisable."


Thierry Metz, "Le Journal d’un Manœuvre