13 mai 2016

 "Marcher est danser : balancier des bras, ciseaux des jambes, au rythme des mots lus, vus ou pensés, dans un parcours urbain ou rural.

Une chorégraphie liée à ce que je vois, sens, entends, goûte ou touche, à quoi s'ajoutent les souvenirs réactivés par les sensations.

Je suis chez moi ici ou là. Le monde est vraiment un atelier. J'avance dans l'aujourd'hui sur l'axe du futur.

Le passé flotte au-dessus comme un ballon captif. Pensées naissantes, conversations ébauchées, lambeaux de mots, gestes esquissés, images s'évanouissant fade away.

J'assiste à des rencontres : "Parapluie - Machine à coudre", "Arrosoir - Clé usb", "Sac de charbon - Coyote", "Codex maya - Assiette de frites", "Kerouac - Tarkovsky".

Je saisis une conversation entre un chaman et Catwoman, entre un ventriloque et une danseuse égyptienne. Je chemine tranquillement dans l'espace imagiréel." (...)

Lucien Suel, "Devenir le poème"
"Je suis debout" éd. La Table Ronde 2014