26 mai 2016


"la fiction peut te faire avaler des
couleuvres luisantes retorses et belles
comme des fins de jour, en fermant
les volets l’odeur arrive toute proche,
brusquement, un dehors au-delà, un
ailleurs, un parfum qu’on ne peut
contenir, ce moment, dit quelqu’un,
ce moment il te faut l’accepter avec
sagesse, comprendre que cette beauté
existe sans toi, un compromis à faire,
l’acceptation du dérisoire, d’être ce
dérisoire, de n’être que, borné,
futilité, la fin, la fin du jour non plus
ne sait pas se relire, ne le désire pas,
ne se relira pas, ne reviendra pas en
arrière et il faudra humer le jour,
oblique / à travers lui ou alors se
pencher, courber la tête, comme il le
fait comme elle le fait « 


Christine Jeanney, Oblique
éditions Publie.net, 2016